samedi 15 mars 2014

Retours en parodie


Salut à tous,
Si je n'ai guère contribué à mon blog ces derniers mois, c'est que j'ai participé à l’écriture d'une pièce de théâtre, qui s'intitule d'ailleurs "La symphonie des langues", dont je ne manquerai pas de donner quelques extraits pleins d'humours, dès que la pièce aura été jouée, soit en novembre prochain. 
Je reprends donc mon activité, parfois ingrate et un peu provocatrice, mais tellement amusante de parodiste. Je posterai des parodies, à l'occasion d’événements culturels (comme je l'ai fait pour la journée de la femme sur l'autre blog) : si les Enfoirés sont passés à travers cette année, quelque chose me dit que l'Eurovision ne sera pas épargnée !

Et bien sûr, comment ne pas évoquer le film "Les trois frère" qui marque enfin le retours des Inconnus, les maîtres incontestés de la parodie !! J'espère que vous avez été  nombreux à aller voir ce film, où l'on retrouve les thèmes phares des Inconnus : l'argent, la drogue, les problèmes sociaux, sans oublier la dérision.

J'espère à présent que le trio va se remettre à créer les parodies de toutes sortes auxquelles il nous avait habitué. La télé d'aujourd'hui a bien besoin d'être "revisitée" , à commencer par les émissions de télé-réalités tel que "L'amour est dans le pré" et les aberrations télévisuelles pour ados. Je vois aussi un fort potentiel comique, 
dans les reportages, tel que peux les faire De La Villardière ; 
de même que Valérie D'Amidon (euh Damidot, pardon ) n'as pas eu, à ma connaissance, de parodie en règle de son émission D & Co (Dodue et Con serai une bonne piste). Bref, il faudrait détartrer tout ça. Les bonnes parodies d'émissions actuelles sont trop rares, mais voici quand même un exemple intéressant : la parodie "le Grand père" par l'équipe de Touche pas à mon poste




  

lundi 23 décembre 2013

De Palmas chante le Portugal

OK De palmas sonne plus Espagnol ; mais je voulais rendre hommage à ces milliers de portugais qui peuplent nos villes et nos vies. De façon générale, je les trouve fort sympathiques, et comme on dit souvent : qui aime bien, chatille bien !


(Je me souviens de tout)

Je me souviens de tout
De la présence de poisson dans l’air
Je me souviens surtout
Que nous avions quitté Madère
Y’avait plein d’migrants
A l’embarcadère

(Regarde moi bien en face)

Oublies donc les tapas
Souvent c’est dégueulasse
Tu verras c’est sensas
Les accras de morue

(Sur la route)

On a fait un foot avec mon pote José
Il a fait un shoot, et nous a tous dribler
Ca y’a pas de doute, c’est un joueur né
Si seulement il savait lire,
Mais il sait même pas compter

(Tomber)

Dix heures tu m’as laissé
Pour reprendre le chantier
Dix heures tu m’as laissé José, José
Dix heures tu m’as laissé
La pause pas terminée
Dix heure t’es retourné bosser, bosser


Ah oui, et au fait joyeux noël à tout le monde, et pas seulement aux portugais !

vendredi 13 septembre 2013

Les mots de la tanière


Bon j'espère que la rentrée se passe bien pour tout le monde...
Afin d'être plus en accord avec le titre de mon blog, j'ai décidé de m'attaquer aux mots eux-même, en proposant plusieurs néologismes. Chaque définition est suivie d'une mise en situation humoristique.


- amertune : nm. désarroi causé par un manque d'argent.
          > Il était tellement fauché, qu'il ne pouvait même pas noyer son amertune dans l'alcool.
 
- Les canuméros : nm. mauvais numéros du loto ou d'un pari sportif, donnant à celui qui les a coché      
                                  un sentiment d'injustice profonde.
          > Jacky : Ah zut !! J'ai encore joué les canuméros ! C'est vraiment trop injuste !

- amacteur : nm. acteur de séries B.
          > La femme : Le 5ème amant de l'héroïne est vraiment un amacteur.
           Le mari : Si t'arrétait de regarder des feuilletons à l'eau de rose aussi !


- ainsyphon : nm. Marionnette représentant un scaphandrier.
           > Le père : Au non ! Jérôme a foutu la marionnette dans son bain !
            La mère : C'est toi qui a voulu lui offrir un ainsyphon ; il a cru qu'il allait sous l'eau... 


- djihadjo : nm. figurine articulée, représentant un combattant de l'islam en tenue militaire.
          > Julien : Mon GI joe c'est le plus fort ! Avec ses chars d'assaut, ces portes avions et ses drones de combat !
           Youssouf : Attend un peu que mon djihadjo pose une bombe sous son véhicule blindé, et envoie 

                           des enfants martyrs faire sauter son QG. 

- manouchian : mot dérivé de la racine arménienne "manoukian". nm.Vieux sage tsigane, qui radote   
                              des propos pseudo-philosophiques auxquels personne ne comprend rien, et qui ont 
                              tendance à énerver son entourage ( à la façon d'André Manoukian).
          > L'enquête sur le vol de voitures a subitement pris fin, lorsqu'un policier est venu                 
             interroger le manouchian de la communauté gitane de la ville. Le pauvre sergent est 
             aujourd'hui interné en hôpital psychiatrique.

- L'alzèbre : langage mathématique permettant de compter les rayures (d'un animal, d'un tissu ou                            d'un motif...).
         > La mère : Si tu avais mieux appris ton alzèbre, tu aurais su combien de rayures compte ce tissu.
            La fille ado : Oui mais quel intérêt ?
            La mère : Bah...aucun en fait. c'est juste pour passer le temps...


- Un yaourt mature : Se dit d'un yaourt nature périmé.
         > Femme retraitée : Edmond, tu a encore oublié des yaourts au fond du réfrigérateur !
           Edmond : Que veut-tu ? Je me fais vieux. Je ne mérite plus que des yaourts matures.



dimanche 28 juillet 2013

Christophe M'a eu


Salut à tous, et bonnes vacances pour certains.

J'ai appris dans les médias, une nouvelle qui m'a déconcerté, m'a jeté aux nues, a mis en berne
mon moral de parodiste. Non il ne s'agit pas d'une énième guerre, ou d'une quelconque nouvelle catastrophe...
...Je veux parler bien sûr du fait que Christophe Maé soit le chanteur préféré des Français....(??)....
Mon incompréhension est sans bornes. A croire qu'ils n'ont interrogé que les femmes. 
Je ne sait pas comment, mais il plait ; peut-être l'harmonica, il aurait d'ailleurs pu faire une grande
carrière en tant que joueur d'harmonica. C'est moins prestigieux, mais au moins on ne l'entendrait
pas brailler. Par contre il n'aurait pas pu faire guitariste, ses compos sonnent toujours un peu pareil,
à croire que c'est un ancien punk.

Bon trêve de sarcasmes, en temps que parodiste je ne vois qu'une façon de traiter le problème, et vous
la connaissez surement : créer une nouvelle parodie à l'encontre de cette individu quelque peu récalcitrant.
Je pensais à "On s'attache", une version médiévale (je n'ai pas la malchance de connaitre tout son répertoire). 
Je planche également sur un détournement de "La musique est bonne" de Goldman ; mais en attendant,
j'ai déjà rajouté deux nouvelles parodies sur ce site :

- une de Cabrel :  l'histoire d'un homme qui prend le pari fou de se mettre en quête de dieu.

- une d'Indochine, dans un registre bien différent, où un couple se dispute l'usage d'un gode noir,
lors de ses jeux sexuels : "Mais qu'est-ce qui brille dans mon regard c'est bien ton gode noir".
(...et comme je le disais précédemment, ça n'as pas de rapport avec la parodie de Cabrel ;
 ne confondons pas "god" et "gode").

Ca y est, les parodies respectives de Christophe Maé et de J.J.Goldman sont dans la boîte.
Reste plus qu'à les lire. Bonnes vacances !

Aller Bon vent à tous

samedi 6 avril 2013

Balade sous les étoiles 2


Voici la deuxième partie de cette histoire qui finalement en comptera trois. Nous avions laissé nos deux ados, Christian et Léon en train de se poser des colles sur les constellations, dans un climat de plus en plus tendu.


Partie 2 : Duel sous les étoiles

 Jamais deux sans trois : Léon voulût sa revanche. Il cherchât dans le ciel nocturne un groupe d’étoile plus complexe, que Christian était susceptible d’ignorer. Il jubilât, deux minutes plus tard, en apercevant le quadrilatère de Pégase, et s’empressât d’interroger son compagnon sur cet amas d’étoiles informes : 
 « Eh Christian ! Que vois-tu dans ce tas d’étoiles, là-bas ? »   

Léon ajouta ironiquement, voyant son pote hésiter : « Non, c’est pas une reproduction spatiale de tes boutons d’acné ! »

Christian, pensif, fît mine de ne rien savoir, peut-être pour ne pas vexer davantage son ami.

« Alors tu sèches ? » se vengeât Léon

  Soudain Christian courût précipitamment à une quinzaine de mètres, en prétextant qu’il cherchait une meilleure vue. La réaction de Léon ne se fît pas attendre : en bon pot de colle, l’adolescent couru derrière son camarade, laissant échapper un pet bien sonore en stoppant sa course. Ce fut encore une bonne occasion de rigolade pour nos deux ados. Mais Léon, se sentant moqué, riait jaune ; surtout quand Christian ajouta, le rire aux lèvres : « Ah je crois savoir ! C’est surement Pégase ! Un pet, des gaz ; j’ai tout de suite compris…merci pour ton indice ! »

  Léon ne reprochât pas à son ami sa lourdeur, mais plutôt la façon insidieuse qu’il avait de le dénigrer sur son poids, quand lui-même ne prenait jamais de gant pour le vanner. Il le soupçonnait fortement d’être calculateur dans ses tentatives pour l’humilier. Comme une bulle de malabar qui éclate pour avoir trop reçu d’air vicié, quelque-chose se brisa en Léon, qui le rendît soudain hostile envers et contre tout à l’être méprisable qui lui servait d’ami fidèle, et se dressait désormais, tel une asperge trop cuite, devant lui. 
  Dans un geste instinctif, l’adolescent bourru voulu étrangler cette asperge. A sa grande surprise, ce geste primaire n’eut aucun effet sur Christian, qui jamais ne hoqueta, ni ne perdit son souffle. Cela aurait pu lui donner un indice sur la vraie nature de cet individu qu’il croyait connaître, mais Léon n’eut pas le temps de réfléchir, quand un coup de poing étonnement puissant de son camarade vint se briser dans le coussin naturel que formait son ventre. L’impact fut juste suffisant pour le déséquilibrer, et le faire tomber à genou. La mixture à moitié digérée qui emplissait son abdomen eut soudain envie de sortir par les deux orifices possibles. L’adolescent était partagé entre la colère, la douleur, l’envie de vomir et celle d’aller au petit coin.

  Christian, quant à lui, savourait l’instant présent, tant il avait souhaité des années durant frapper dans le punching-ball abdominal de son bibendum d’ami. Une raison très personnelle le poussait à haïr l’aspect physique de Léon. Leur relation était d’ailleurs fondée sur un dénigrement réciproque, qui jusque là avait rarement dépassé le stade de la dérision ; mais les choses avaient pour le coup pris une tout autre tournure.

  Le grand maigre enchaînât par un coup de pied visant la même partie du corps, comme s’il se battait contre elle seule. Mais cette fois Léon para le coup, de ses mains rembourrées. Reprenant son souffle, il attrapa son adversaire par les premiers membres qui passèrent à sa portée ; à savoir les jambes. Léon eut l’impression de tenir deux manches de pelle. Glissant sur le sol herbeux,  tracté par une force irrésistible, Christian fut absorbé tel une feuille d’imprimante, sous la masse menaçante de son camarade. Léon écrasa son adversaire de tout son poids ; ce qui ne manquât pas de l’immobiliser. L’ado piégé tenta bien d’évincer l’intrus par des mouvements de bras verticaux, mais il n’y parvint pas ; pas plus qu’une pâte à tarte ne se relève du passage d’un rouleau à pâtisserie. En outre, les secousses régulières qui agitaient les deux combattants, donnait à leur bagarre des allures d’ébats conjugaux.

  Christian, exténué, sommât à l’animal en rut qui le chevauchait d’arrêter. Contre toute attente, Léon retrouvât l’usage de la parole. Il lança fort de son avantage : « Seulement si tu t’excuses pour tout les coups tordus que tu m’as fais. »

Une voix fébrile lui répondit : « …Euh….oui…c’est vrai, excuse-moi…C’est juste que je trouvais ça étrange…. »

Léon, atterré : « Quoi ? ... Que je sois gros ! »

Christian : « Tu ne sais pas tous sur mes origines…» Sa phrase s’interrompit au moment ou deux paluches sales vinrent l’étrangler dans un regain de rage. Toutefois l’adolescent victime repris la parole sans gêne apparente : « Non ! Attend ! Je dois t’avouer quelque chose… »

Léon lâchât son emprise et libérât le corps malmené de son ami.

Christian leva les yeux vers la constellation d’Orion et dit gravement :
« Je ne suis pas de ce monde ».*


* Bon je crois que je le tiens mon suspense cette fois ! Pas besoin de mentionner un "à suivre..." futile et sans âme.
 

mardi 19 mars 2013

Abbé mousse Pape âme


   Oui, je l'ai orthographié en mots français, parce que le latin est une langue morte, n'en déplaise à certains cardinaux, et il faut vraiment avoir une langue bien pendue pour le parler encore. L'élection du pape est un évènement rare, qu'on a l'occasion de voir que quelques fois dans sa vie. Mais c'est surtout pour son potentiel comique que je souhaite en parler.

   Il faut toutefois relativiser l'importance de l’intronisation, le Nord-ouest de la France avait déjà revêtu son manteau blanc au moins un jour avant le nouveau pape, posant d'ailleurs des problèmes de transport monu-manteaux. Je précise quand-même que le manteau neigeux n'a pas recouvert toute la France, la plupart des provinces ont été épargnées ; mais les infos laissaient penser le contraire. Ah ça, quand la sacro-sainte capitale est touchée... Donc à Lyon on avait le choix entre les plaindre, où comme le font la plupart des citoyens de nos sociétés individualistes, s'en foutre royalement (ou plutôt religieusement, pour en revenir au thème principal).

   Les faits parlent d'eux-même. On a vu une foule de milliers de fidèles s'agglutiner sur la place Saint-Pierre de Rome, certains venus des confins du monde, bravant la pluie et le froid pendant des heures, les yeux rivés sur la fumée noire s'échappant d'une vielle cheminée, dans le seul but de la voir virer au blanc. On pourrait facilement y voir une connotation raciste : c'est encore les noirs qui nous font attendre et douter, tandis que les blancs apportent la solution. ils pourraient d'ailleurs ne pas mettre de fumée du tout, ce qui serait plus écologique, et au moment des résultats, émettre une fumée correspondant à la couleur de peau du pape élu. Remarquez, ça ne changerait pas grand chose...la fumée resterait blanche de toute façon.

   On assistait impuissants aux monologues des présentateurs du JT, répétant en boucle les mêmes infos, et se perdant dans les détails inintéressants de l'organisation de l'élection papale. Les plus téméraires allant jusqu'à expliquer la composition chimique des matériaux colorants les fumées. Les plus malins meublant avec les intempéries touchant le nord de la France. Mais on avait peut-être pas besoin de savoir que Mr Durant, bloqué dans sa voiture par la neige à 17h18 avait fini par rejoindre à pied sur 8 km, le centre culturel de Chauvranche-en-Brieche, accompagné de son fils Lucas âgé de 6 ans, pour y trouver un hébergement provisoire.

   Le secret autour de l'élection, et l'attente interminable qu'elle fait subir aux croyants pousse tout cerveau humain à imaginer, plus ou moins sérieusement, une explication aux procédures utilisées. J'ai d'abord pensé à un tournoi de poker organisé entre tous les cardinaux,  qui pourrait prendre facilement 2 jours ; et puis finalement, je me suis dit que les ecclésiastiques étaient sans doute plus enfantins qu'on ne le pense : la bonne vieille technique du plouf-plouf a très bien pu être utilisée, car multipliée par 112 cardinaux, cela peut en effet prendre du temps.

   Puis, au bout de 3 heures, un cardinal surgit au balcon du palais apostolique, baragouinant quelques phrases en latin parfaitement incompréhensibles même pour les italiens, sans doute un moyen maladroit de ménager le suspense. Un quart d'heure plut tard, plusieurs cardinaux se pointent, au même balcon, dans leurs tenues "hospitalières" rouges, et l'on pense que le pape va arriver. Peine perdue, les trois papys écarlates sortent une grande nappe pourpre qu'ils secouent au balcon, comme pour mieux en chasser les miettes. Ils venait en fait tranquillement de diner entre eux, tels des dieux dans leur acropole, indifférents aux attentes des hommes.

   Puis enfin, apparait au balcon, dans une entrée qui n'a rien de spectaculaire, une silhouette qui ne l'est pas plus, mais qui se présente bien comme étant le nouveau pape. On entend distinctement le nom de Francisco. D'ailleurs, on ne manquera pas de s'étonner en apprenant plus tard qu'il est jésuite et non franciscain. Mais le meilleur, c'est lorsqu'on apprend son nom officiel:  François 1er. Ça et les gardes suisses en tenue de piquier du 16ème siècle, l'Eglise semble en effet bien partie pour la Renaissance attendue (mais plutôt la période historique). Enfin Je ne peux m'empêcher de voir dans le choix d'un pape argentin d'origine italienne, le résultat d'un compromis entre les traditionalistes souhaitant le retour d'un pape italien au saint-sépulcre, et les cardinaux plus moderne partisans d'un pape sud-américain.

...Bon assez papoté sur la papoté ! Laissons le souverain pensif à ses réflexions.


dimanche 3 mars 2013

Balade sous les étoiles 1


Voici un récit sans prétention mais avec beaucoup d'ironie, qui m'a été inspiré par la lecture de plusieurs nouvelles de science-fiction pour enfants. Je l'ai scindé en deux parties pour éviter que ce soit trop long, mais aussi surtout parce que la  deuxième partie reste à ce jour encore inachevée.


Balade sous les étoiles


Partie 1 : Moqueries sous les étoiles

  Christian invita Léon à faire un tour sous le ciel étoilé, malgré le froid naissant de ce début d’octobre. Les deux adolescents avaient effectivement en commun une passion pour l’astronomie, ainsi qu’une négligence certaine pour leurs tenues vestimentaires. Le premier était grand et maigre, et ce qu’il avait en plus en hauteur par rapport à son camarade, le second l’avait en plus en largeur, sous forme d’amas graisseux bombant son torse et ses cuisses. De fait, les deux lascars se complétaient autan qu’ils formaient un duo improbable.

  Ce soir-là, La voûte céleste était inondée d’une sombre lumière bleutée, qui aurait pu rappeler la couleur des yeux de Christian si l’obscurité ne la cachait pas. La lune, dont la pâle lueur surplombait la masse obscure des arbres du parc était pleine ; Léon aussi. En fin gourmet, Il venait de s’envoyer un kébab sauce mayonnaise avec supplément de frites, acheté chez le turque* du coin. Des gargouillis rythmaient la marche des deux compères, tandis qu’ils s’arrêtaient pour observer les étoiles.

« Regarde Léon. Ici on voit la grande ourse » s’exclamât Christian

Léon répondit laconiquement : « oui, j’avais remarqué ».

Il rajouta d’un ton moqueur, en tendant la main vers son compagnon : « Et voici le grand ours !! »

  Devant la mine dépitée de son camarade, qui portait en effet un vieux blouson de velours marron pouvant laisser penser qu’il avait été confectionné à partir de peaux de nounours, Léon ne se privât pas de rappeler à quel point il trouvait douteux les goûts vestimentaires de son ami. Il enchainât, comme il l’avait fait mille fois, sur sa vanne, comme quoi il faudrait créer, au niveau mondial, une association de défense des nounours, pour protéger ces pauvres peluches sans défenses des gens sans cœur et sans goûts, qui comme lui osaient porter des fourrures de nounours. Malgré ces vannes à répétition, Christian n’avait jamais voulu se séparer de ce manteau quelque peu singulier, qui faisait partie intégrante de son allure et de sa personnalité.

  Néanmoins, nos deux astronomes vagabonds reprirent leur route afin d’observer le ciel sous un autre angle. Arrivés au sommet d’une petite butte, Christian, qui s’était remis du lynchage de Léon, voulu piéger celui-ci : « Léon, tu vois cette constellation ? Comment se nomme-t-elle ? »

Le silence de Léon fut interrompu par un bruit de ventre inopiné. 
Christian rit à gorge déployée. « Ton ventre a répondu à ta place » le charriât-il.
« Il en sait surement plus que toi » enfonçât-il.

Christian reprit : « C’est une constellation en forme de W comme sur ton sweat-shirt. »

  Un « Win 89 » apparaissait effectivement sur le T-shirt de sport américain délavé que portait Léon. A noter que ce genre de sigle n’avait de vrai signification que pour les américains eux-mêmes ; les sports et évènements représentés étant peu ou pas connus en Europe. Mais cela n’empêchait pas un grand nombre d’ados du vieux continent d’en enfiler régulièrement pour s’adonner à une activité sportive, mais le plus souvent pour traîner en bandes dehors, ou comater devant un écran.

Léon laissa enfin échapper échaudé : « Ah mais c’est Orion ! Bien sûr que je la connais ! »

Christian, sans pitié, lui fît remarquer : « Mais tu en as mis du temps »

  Ce qui devait être au départ, non pas une balade romantique mais une sympathique virée entre potes, se muât bien vite en un challenge impitoyable pour savoir qui était le plus calé en science.

...à suivre...**

* Il n'y a que les parisiens qui parlent de grecs
** Une façon honteuse de créer du suspense  

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