Voici la deuxième partie de cette histoire qui finalement en comptera trois. Nous avions laissé nos deux ados, Christian et Léon en train de se poser des colles sur les constellations, dans un climat de plus en plus tendu.
Partie 2 : Duel sous les étoiles
Jamais deux sans trois : Léon voulût sa revanche. Il cherchât dans le ciel nocturne un groupe
d’étoile plus complexe, que Christian était susceptible d’ignorer. Il jubilât,
deux minutes plus tard, en apercevant le quadrilatère de Pégase, et s’empressât
d’interroger son compagnon sur cet amas d’étoiles informes :
« Eh Christian ! Que vois-tu dans ce tas d’étoiles, là-bas ? »
« Eh Christian ! Que vois-tu dans ce tas d’étoiles, là-bas ? »
Léon ajouta ironiquement, voyant son pote hésiter :
« Non, c’est pas une reproduction spatiale de tes boutons d’acné ! »
Christian, pensif, fît mine de ne rien savoir, peut-être
pour ne pas vexer davantage son ami.
« Alors tu sèches ? » se vengeât Léon
Soudain Christian
courût précipitamment à une quinzaine de mètres, en prétextant qu’il cherchait
une meilleure vue. La réaction de Léon ne se fît pas attendre : en bon pot
de colle, l’adolescent couru derrière son camarade, laissant échapper un pet
bien sonore en stoppant sa course. Ce fut encore une bonne occasion de rigolade
pour nos deux ados. Mais Léon, se sentant moqué, riait jaune ; surtout
quand Christian ajouta, le rire aux lèvres : « Ah je crois
savoir ! C’est surement Pégase ! Un pet, des gaz ; j’ai tout de
suite compris…merci pour ton indice ! »
Léon ne reprochât
pas à son ami sa lourdeur, mais plutôt la façon insidieuse qu’il avait de le
dénigrer sur son poids, quand lui-même ne prenait jamais de gant pour le
vanner. Il le soupçonnait fortement d’être calculateur dans ses tentatives pour
l’humilier. Comme une bulle de malabar qui éclate pour avoir trop reçu d’air
vicié, quelque-chose se brisa en Léon, qui le rendît soudain hostile envers et
contre tout à l’être méprisable qui lui servait d’ami fidèle, et se dressait
désormais, tel une asperge trop cuite, devant lui.
Dans un geste instinctif,
l’adolescent bourru voulu étrangler cette asperge. A sa grande surprise, ce
geste primaire n’eut aucun effet sur Christian, qui jamais ne hoqueta, ni ne
perdit son souffle. Cela aurait pu lui donner un indice sur la vraie nature de
cet individu qu’il croyait connaître, mais Léon n’eut pas le temps de
réfléchir, quand un coup de poing étonnement puissant de son camarade vint se
briser dans le coussin naturel que formait son ventre. L’impact fut juste
suffisant pour le déséquilibrer, et le faire tomber à genou. La mixture à
moitié digérée qui emplissait son abdomen eut soudain envie de sortir par les
deux orifices possibles. L’adolescent était partagé entre la colère, la
douleur, l’envie de vomir et celle d’aller au petit coin.
Christian, quant à lui, savourait l’instant présent, tant
il avait souhaité des années durant frapper dans le punching-ball abdominal de
son bibendum d’ami. Une raison très personnelle le poussait à haïr l’aspect
physique de Léon. Leur relation était d’ailleurs fondée sur un dénigrement
réciproque, qui jusque là avait rarement dépassé le stade de la dérision ;
mais les choses avaient pour le coup pris une tout autre tournure.
Le grand maigre enchaînât par un coup de pied visant la même
partie du corps, comme s’il se battait contre elle seule. Mais cette fois Léon
para le coup, de ses mains rembourrées. Reprenant son souffle, il attrapa son
adversaire par les premiers membres qui passèrent à sa portée ; à savoir les jambes.
Léon eut l’impression de tenir deux manches de pelle. Glissant sur le sol
herbeux, tracté par une force
irrésistible, Christian fut absorbé tel une feuille d’imprimante, sous la masse
menaçante de son camarade. Léon écrasa son adversaire de tout son poids ;
ce qui ne manquât pas de l’immobiliser. L’ado piégé tenta bien d’évincer
l’intrus par des mouvements de bras verticaux, mais il n’y parvint pas ;
pas plus qu’une pâte à tarte ne se relève du passage d’un rouleau à pâtisserie.
En outre, les secousses régulières qui agitaient les deux combattants, donnait
à leur bagarre des allures d’ébats conjugaux.
Christian, exténué, sommât à l’animal en rut qui le chevauchait d’arrêter. Contre toute
attente, Léon retrouvât l’usage de la parole. Il lança fort de son avantage :
« Seulement si tu t’excuses pour tout les coups tordus que tu m’as fais. »
Une voix fébrile lui répondit :
« …Euh….oui…c’est vrai, excuse-moi…C’est juste que je trouvais ça
étrange…. »
Léon, atterré : « Quoi ? ... Que je sois
gros ! »
Christian : « Tu ne sais pas tous sur mes
origines…» Sa phrase s’interrompit au moment ou deux paluches sales
vinrent l’étrangler dans un regain de rage. Toutefois l’adolescent victime
repris la parole sans gêne apparente : « Non ! Attend ! Je
dois t’avouer quelque chose… »
Léon lâchât son emprise et libérât le corps malmené de
son ami.
Christian leva les yeux vers la constellation d’Orion et
dit gravement :
« Je ne suis pas de ce monde ».*
* Bon je crois que je le tiens mon suspense cette fois ! Pas besoin de mentionner un "à suivre..." futile et sans âme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire