Poèmes Satyriques

Liste des poèmes (4) :
  1. Le Printemps des Poètes (un poète récalcitrant énonce les méfaits du printemps)
  2. L'Arche Perdue (tous les animaux sont morts autour de l'épave de l'arche de Noé)
  3. Poème des Présidentielles 2012, 1er Tour (version animalière de l'élection)
  4. Poème des Présidentielles 2012, 2ème Tour (Sarko et Hollande s'affrontent, dans une fable animalière, dans le style de La Fontaine)


1-Le Printemps des Poètes :

Complainte ou Plainte d’un con :


Abandonnant son manteau de deuil
La nature retrouve ses vertes couleurs
L’hiver achève son douloureux écueil
Est-ce une raison pour retourner dehors ?

Mon amour renaissant, je cueille la rose
Ma galante main couverte d’ecchymoses

Chante et rechante le merle sur sa branche
Un  moyen simple de gâcher mon dimanche

L’air frais du printemps caresse mes narines
Y saupoudrant ses sporées assassines

Les arbres  nus étalent leurs feuilles
Je n’puis plus suivre ma voisine de l’œil

Le soleil luit, comme libéré d’un voile
Je sens déjà rougir ma peau si pâle

Grasses pelouses,  champs de vive verdure
Que les taupes, dans leur orgueil, défigurent

Je respire enfin d’une fenêtre béante
Quand un bourdon soudain m’épouvante

Fleurs de pissenlit, crocus, pâquerettes
Au centre du gazon, se font broyer la tête

Les arbres fruitiers mettent leurs toisons de fleurs
J’aurais préféré que les fruits sortent d’abord

Je ne peux digérer le goût amer
Que me laissent tous ces impairs
Point de douceur printanière
Du printemps, je n’ai que les relents



2-L’Arche Perdue

L’arche s’est échouée
Noé a fait naufrage
Le vaisseau renversé,
Éventré sur la plage
Du haut de mon rocher,
Je contemple le carnage
Des corps décomposés,
Par le temps zoophage

Le puissant rhinocéros
A assez roulé sa bosse
Dressant sa corne féroce          
Au milieu d’un tas d’os

L’opulent hippopotame
N’as pas survécu au drame
Je souhaite paix à son âme
Ad vitam aeternam

Je suis certain que le zèbre
Dis-je, en comptant ses vertèbres
Ne mangera plus jamais d’herbe
Il a rejoint les ténèbres

La grande dame girafe
Est tombée en carafe
Telle une gigantesque agrafe
D’os blancs défraîchis

Fidèle messager,
Un pigeon naufragé
Sans doute un peu âgé
Vole vers le paradis

Le fameux panda de Chine
Mange les pousses par la racine
Je m’appuie sur son échine
Comme un banc improvisé

Je vois le squelette du lynx,
En position du sphinx
Je peux lui serrer la pince
Sans risquer d’être griffé

J’aperçois le crâne noir
D’un éléphant au rancard
Je ne puis prendre son ivoire
J’aimerais bien vous y voir

L’aigle, redouté rapace
Sans ses ailes est dans l’impasse
Il ne donnera plus la chasse
De son immobile carcasse

Le sautillant kangourou
S’est hélas brisé le cou
L’attendrissant koala
Est parti au Walhalla

Le très véloce guépard
A pris son dernier départ
Du boa constrictor
Ne reste qu’une chaîne d’os morts

Un élégant cervidé
De toute chair s’est vidé
Les cruelles canines du loup
Restent figées dans la boue

Un squelette d’ours polaire
Auquel il manque une molaire,
De planches recouvert,
Semble reclus dans sa bière

Je peux sans hésitation
Passer ma main de champion
Dans la gueule béante du lion
Il est mort de toute façon

J’aperçois enfin Noé
Ses ossements éparpillés
Flottant dans la marée
Il s’est bien fourvoyé

Mais moi je suis vivant,
Dis-je d’un air triomphant
L’homme est encore présent
Le meilleur élément
De ce cimetière ambulant
L’homme est sorti gagnant,
Seule espèce subsistant
Mais pour combien de temps ?


3-Poème des Présidentielles 2012,  1er tour :

Le monarque présidentiel
Qui préside dans le ciel
Bleu UMP de l’Elysée
Pourrait bientôt chuter

Ce lutin surexcité,
Sur son trône démesuré
A montré son potentiel
Assis sur un beau bordel

Un cochon d’un bon rose
Voudrait éjecter son prose
Rabaisser le bouclier
Pour mieux les humbles choyer

Je ne ferai pas confiance à ceux,
Pleins de désirs belliqueux
Qui s’engagent dans la Marine
J’ai de Le Pen, ça me chagrine

La vieille vache aux lunettes vertes
Semble courir à sa perte
Elle manque cruellement d’air
Dans son ciel sans nucléaire

Un mouton joue les fourmis
Pesant ses économies
Il est au centre des factions
Pas des préoccupations

Drôle d’oiseau moqueur
Faisant chavirer les cœurs ;
Le Mélenchon voit rouge
Quand chez lui rien ne bouge

Le gentil Poutou dans sa niche
Grogne surtout après les riches
Il encense les opprimés
Dans son rêve d’égalité

Une jeune abeille ouvrière
Démarre juste sa carrière
Elle veut donner aux ingrats
Le bon miel du patronat

Candidat du fond geignant
Eloigné du bon feignant
L’intrépide Dupont-Aignan
Corrige les bastions régnants

Un ours brun illuminé
Veut disperser les banquiers
Dans un feu de Cheminade,
Et dans l’espace s’évade

Tout ce bestiaire réuni
De sondage se nourrit
En attendant le grand soir
Où ils vont enfin savoir
Qui seront les deux champions.
Mais pour huit des compagnons
La prestigieuse élection
Se change en belle éjection


4-Poème des Présidentielles 2012, 2ème Tour :

Le Roquet et le Porc
(sous forme de fable)

Un chien de grande gloire, mais de petite taille
Régnait sans partage, sur son joli fermage
En guise de promontoire, un large tas de paille.
Quand un porc vint un jour, ayant gagné en âge
Au milieu de la cour, pour lui livrer bataille.
Le roquet outré, ne pu maîtriser sa rage.

Voyant son domaine ainsi disputé,
Le jeune chien se mit à courir de tous côtés,
Remplissant la cour des ses jappements hargneux,
Il voulait montrer qui était l’hôte des lieux,
Et rallier à son camp le plus grand nombre de partisans ;
Mais l’intrus ne bronchait pas devant tant de boucan.
Le roquet aboyait sans pudeur, pour mieux séduire ses auditeurs,
Il montrait les dents, imitant la louve des bois adjacents,
Vil animal, qui voulait voir tous les moutons noirs, hors de son territoire.

Le cochon, quant à lui, se voyait déjà président.
Il était maintes fois venu au secours
Des humbles habitants de la basse-cour,
Partageant  son auge avec les pauvres gens.
Il souhaitait augmenter le pouvoir des chats,
Ennemis du clan canin du petit roi ;
Réglementer la taille des niches
Pour plus qu’aucun cabot ne triche ;
Réconcilier lapins, volailles, porcins, bétails
Pour qu’ils logent tous à la même étable.

Le roquet lui dit : « Votre faciès disgracieux
Ne trouve écho que chez les miséreux ;
Vos paroles ne sont que grognements honteux,
Votre mollesse n’a d’égal que votre faiblesse,
Est-ce ainsi que vous comptez flatter la liesse ? »
Le porc répondit, montrant son caractère :
« De vos calomnies je n’ai que faire !
Vos années de règne ne laissent que chaos et misère.
Vous avez bien choyé les pigeons dans la grange ;
Les animaux de bas étage peuvent pourrir dans leur fange ! »
Le petit chien rétorqua aussi sec : « Vous mentez mon cher ; 
J’ai sauvé la ferme de l’hiver ; et aperçu d’autres chaumières,
Dont les occupants sont bien moins fiers. »

Le cochon ne haussa pas la voix,
Il ne faisait qu’une chose à la fois;
Vers la grande meule, il avança :
Sans plus de serments, le porc grimpa sur le trône,
Sous les hourras des gens, laissant l’autre aphone.
Explosions de rage et concerts de jappements
Ne sont que des coups d’épée dans le vent,
Face à la force tranquille d’un esprit confiant.
 






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